Les contre-indications aux transferts graisseux au niveau du sein sont rares. Il s’agit principalement des patientes très minces, n’ayant que très peu de graisse à prélever. Il faut, en effet, des zones graisseuses suffisantes pour permettre le prélèvement important de graisse (les quantités de graisse sont ici très importantes par rapport à un transfert graisseux au niveau de la face), sachant que l’on subit deux fois la règle des 30 %, c’est-à-dire que l’on perd environ 30 % du volume prélevé lors de la préparation de la graisse par centrifugation, puis plus tard, 30 % du volume transféré, du fait des phénomènes de résorption apparaissant dans les 3 mois suivant le transfert graisseux. Dans certains cas, la contre-indication est relative et l’on peut prélever différentes zones graisseuses, mais le temps de prélèvement devient alors plus complexe et plus long. Seule une consultation approfondie avec le chirurgien plasticien, expérimenté dans ce domaine, permet d’évaluer les quantités de graisse prélevable, et d’évaluer la faisabilité ou non de l’intervention de lipomodelage du sein.
Une patiente, qui n’arrive pas à garder un poids stable, ou qui veut maigrir après l’intervention constitue également une contre-indication temporaire. Il faudra réévaluer la situation après que la patiente ait stabilisé définitivement son poids.
Les zones de cytostéatonécroses pré-existantes, qui ne sont pas favorables à la prise de la greffe graisseuse, constituent également des contre-indications temporaires. Suivant leur importance, elles peuvent se résorber spontanément, ou sous l’influence de massages; ou lorsqu’elles sont plus importantes (plusieurs centimètres) et sans tendance à l’amélioration, elles doivent être améliorées par une lipo-fragmentation avant d’envisager un lipomodelage. De même, toute situation atteignant la microcirculation (comme le diabète et le tabagisme) rend la prise de graisse plus aléatoire, et doit être prise en compte dans l’indication thérapeutique.
Enfin toute lésion suspecte au niveau des seins, ou toute patiente ne souhaitant pas se plier au protocole d’expertise radiologique par un radiologue référent dans ce domaine, constitue une contre-indication formelle, afin d’éviter une coïncidence malheureuse avec un cancer du sein, ou une récidive locale d’un cancer du sein dans le cadre de la chirurgie réparatrice après cancer du sein.