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Questions

Le lipofilling des seins est-il réellement possible ?

Oui, le lipofilling des seins, que l’on appelle plus volontiers lipomodelage des seins terme proposé dans la période contemporaine des transferts graisseux au niveau des seins, pour reprendre l’évolution historique (Cf Historique), est tout à fait possible, et il permet d’utiliser la graisse que l’on a en excès sur une partie du corps, par exemple au niveau de la « culotte de cheval », pour améliorer les seins.

 

 

A qui s’adresse le lipofilling des seins ou Lipomodelage des seins ?

Le lipomodelage des seins a des indications très larges. Il a complètement révolutionné la reconstruction mammaire en permettant des reconstructions de très bonne qualité. Le lipomodelage a également des indications nombreuses en chirurgie réparatrice après traitement conservateur du cancer du sein, et dans le traitement des malformations du sein. Le lipomodelage a également des indications importantes en Chirurgie Esthétique, utilisé de façon exclusive sous la forme de lipomodelage seul, ou en combinaison avec une prothèse sous la forme d’une Augmentation Mammaire Composite.

 

 

L’intervention se déroule en deux temps ?

Oui, dans un premier temps, il faut prélever la graisse, souvent au niveau de la « culotte de cheval » (la patiente est installée en décubitus ventral), puis la graisse est préparée, et, lors de la même intervention, lorsque la patiente est installée en décubitus dorsal, la graisse est transférée au niveau des seins.

 

 

Faut-il prévoir une seconde intervention trois mois après ?

Cela dépend beaucoup de l’indication. Dans le cas d’une chirurgie réparatrice, il faut souvent deux séances de lipomodelage pour obtenir le résultat escompté, mais cela doit être prévu d’emblée. Dans le cas d’une chirurgie esthétique du sein, on réalise habituellement une seule séance de lipomodelage (contraintes et coût de chaque intervention). A trois mois, le volume final est obtenu. Si la patiente souhaite réellement une deuxième intervention, et qu’elle a suffisamment de capital graisseux disponible, cela est possible, mais il s’agit d’une autre intervention avec son propre devis, et ses propres explications.

 

 

Comment agissent les tissus graisseux en se greffant ?

Le lipomodelage consiste à réaliser une véritable greffe de tissu graisseux. La graisse « peut prendre » sur 1 mm par contact direct en se revascularisant par les tissu alentours. C’est pourquoi, les greffes de tissus graisseux doivent se faire sous la forme de « spaghettis » de 2 mm, car lorsque l’on dépasse 2 mm de diamètre, la graisse prend moins bien (1 mm tout autour, ce qui aboutit à des « spaghettis » de 2 mm, pour obtenir la meilleure prise).

 

 

Dans le cas du lipomodelage esthétique, peut-on espérer un gain de plus d’un bonnet ?

Dans le cadre du lipomodelage esthétique, il n’est habituellement pas possible d’espérer plus d’un bonnet. Si une patiente veut une augmentation de deux bonnets ou plus, il faudra plutôt envisager une Augmentation Mammaire Composite combinant le transfert graisseux à la mise en place d’une prothèse.

 

 

Combien de temps « dure » le lipomodelage ?

Le lipomodelage est définitif.  A 3 mois, on obtient le volume final ; puis si la patiente a un poids stable, le volume reste le même. Si elle perd du poids, le volume diminuera d’où l’importance de la stabilité pondérale. Inversement, si la patiente prend du poids, le volume peut augmenter.

 

 

Y-a-t-il plusieurs techniques d’injection ?

Oui, il y a plusieurs techniques de prélèvement et plusieurs techniques de transfert. Concernant la technique de prélèvement, nous sommes fidèles à la technique de la seringue car c’est cette technique qui traumatise le moins la graisse, et surtout qui permet d’obtenir le meilleur résultat possible au niveau des sites de prélèvement. L’inconvénient de cette technique est d’être assez laborieuse (inconvénient pour le chirurgien, mais avantages pour la patiente : qualité du prélèvement, fiabilité de la prise de greffe), mais il vaut mieux obtenir le meilleur résultat possible.

 

Les techniques de transfert sont plutôt plus univoques. C’est l’expérience qui permet d’avoir un réseau tridimensionnel très fin et très précis (Courbe d’apprentissage), qui évite les cytostéatonécroses, et permet d’obtenir une meilleure prise graisseuse.

 

 

Quels sont les risques du lipomodelage ?

Les risques chirurgicaux du lipomodelage du sein sont très faibles. Dans la mesure où il n’y a pas de décollement, il n’y a pas de risque d’hématomes. Le risque d’infection est très faible (car il n’y a pas de risque d’hématome, et souvent, l’infection survient à la suite d’un hématome). Les risques mineurs sont le risque de cytostéatonécroses, qui dépendent beaucoup de l’expérience de l’opérateur. Des facteurs favorisant la cytostéatonécrose existent, et sont représentées par les troubles de la microcirculation comme le diabète et le tabagisme. Aussi, l’arrêt du tabac est formel un mois avant l’intervention et un mois après l’intervention et, si possible définitivement pour la beauté et la santé futures de la patiente.

 

 

Qu’est-ce-que l’Augmentation Mammaire Composite ?

L’Augmentation Mammaire Composite combine une augmentation mammaire par prothèse à une augmentation par lipomodelage. La prothèse donne le volume et le lipomodelage donne la précision notamment à la périphérie du sein, et au niveau du décolleté. Les résultats qu’on obtient avec cette technique sont très satisfaisants, et cette technique prend de plus en plus de place en chirurgie d’augmentation mammaire chez les patientes très motivée (cf. Augmentation Mammaire Composite lien direct).)

 

 

Qu’en est-il de la lecture des mammographies et de la recherche des tumeurs ?

Un lipomodelage réalisé dans les règles de l’art donne habituellement peu de cytostéatonécrose, en l’absence de facteurs de risque comme le diabète et le tabgisme. Il ne gêne donc pas la lecture mammographique et échographique. Lors du bilan à 1 an, à l’échographie, on peut remarquer de petits kystes huileux ; ces kystes huileux sont d’allure banale, et ne change pas avec la classification ACR (c’est-à-dire ne complexifie pas la recherche d’une tumeur). Le lipomodelage du sein, réalisé par des mains expertes et sans facteur de risque identifié, ne compromet donc pas le dépistage du cancer du sein.

 

 

Certains ont dit que cela favorisait les cancers du sein ?

Nous avons maintenant un recul important puisque nous avons commencé le lipomodelage en 1998, et il semble maintenant acquis que le lipomodelage ne favorise pas le cancer du sein et, dans les cas à haut risque de récidive de cancer du sein, notamment les séquelles de traitement conservateur, le taux de récidive locale a même été constaté inférieur au taux attendu, ce qui fait nous poser sérieusement la question d’un rôle protecteur éventuel du lipomodelage. Nous menons actuellement des travaux pour prouver scientifiquement cette constatation empirique.

 

 

Une de mes amies a eu des boules au niveau des seins à la suite d’un lipomodelage esthétique, est-ce normal ?

Les « boules » que l’on constate au niveau du décolleté sont des kystes huileux ou des zones de cytostéatonécrose. Avoir un ou deux kystes huileux après un lipomodelage survient dans 10 à15 % des cas. Le traitement est simple et consiste à réaliser une ponction au trocart rose, ce qui permet de traiter le kyste, et de confirmer le diagnostic (il n’y a pas de diagnostic différentiel si la ponction ramène de l’huile).

 

Par contre, si tout le sein présente de nombreux kystes, il faut se poser la question d’un problème dans la technique, ou dans l’indication. Cela peut être en rapport avec un défaut de technique avec un lipomodelage réalisé de façon trop rapide, ou en début d’expérience du chirurgien, lipomodelage fait sans respecter la règle des spaghettis graisseux. L’autre explication peut être une atteinte de la microcirculation comme une patiente fumeuse, qui aurait dit qu’elle a cessé l’intoxication tabagique, sans avoir réellement arrêté de fumer. Si la vascularisation du tissu receveur est moins bonne, la prise de greffe sera moins bonne et cela peut favoriser la survenue de kystes huileux et de zones de cytostéatonécrose.

 

 

L’intervention de lipomodelage peut-elle être prise en charge par l’Assurance Maladie ?

Oui, tout à fait, dans le cadre d’une chirurgie réparatrice uniquement, le Lipomodelage peut être prise en charge par l’Assurance Maladie. L’Assurance Maladie vient de faire paraitre des nouveaux codes (applicables à partir du 1er octobre 2017) par rapport à cette intervention, qu’elle intitule dans la CCAM : Autogreffe de tissus adipeux. Il existe deux codes QEEB317 pour les autogreffes de tissus adipeux de moins de 200 cc, et QEEB152 pour les autogreffes de tissus adipeux de 200 cc et plus au niveau du sein. Cette prise en charge est limitée aux cas de reconstructions mammaires, de séquelles de traitement conservateur, d’asymétrie importante, et de syndromes malformatifs comme les seins tubéreux ou le syndrome de Poland. L’Assurance Maladie prend la partie Sécurité Sociale des honoraires, mais, en secteur libéral, ne prend pas en charge le « dépassement d’honoraires » qui est à la charge de la patiente, en fonction du niveau de remboursement de sa mutuelle.